NUIT DU MEXIQUE

LILA DOWNS

SON ROMPE PERA, KUMBIA BORUKA

Cumbia ! Cette musique qui, depuis une dizaine d’années, déferle sur le monde, est née au xviie siècle en Amérique latine. Les Colombiens l’ont inventée, mais les Mexicains y excellent. La preuve par trois avec cette Nuit du Mexique qui restera dans les mémoires des hanches.
Présentons d’abord les “marimba-heroes” de Son Rompe Pera. Cousin latino du vibraphone, le marimba est l’instrument de prédilection des trois frères Gama. Tout petits déjà, ils en jouaient avec leur père lors de fêtes de rues ou dans les cimetières pour le Día de los Muertos, la Toussaint mexicaine.
Depuis, le père a rejoint le royaume des morts, mais les garçons perpétuent la tradition familiale de cette cumbia mexicaine. Ou plutôt, ils lui font sa fête, avec une attitude, une énergie et des influences rock (et ska, et rumba, et punk…) qui emportent tous les publics dans la danse.
Quand Son Rompe Pera montera sur scène, la fête sera déjà folle grâce à Lila Downs et Kumbia Boruka. On ne saurait réduire la chanteuse Lila Downs à la cumbia, dont elle est pourtant une excellente interprète. Elle est surtout la pionnière du grand retour des musiques mexicaines sur la scène internationale. Depuis le sud du Mexique, où elle a grandi, jusqu’à Hollywood ou la Maison Blanche (elle a chanté devant Barack Obama), Lila Downs est devenue un juke-box vivant de musique mexicaine, branché sur 4000 volts et qui depuis vingt-cinq ans tourne sans baisse de tension.
Fondé par Hernán Cortés Nava, un accordéoniste mexicain basé à Lyon, Kumbia Boruka est une autre preuve de la globalisation heureuse de la cumbia. Inspiré par les classiques colombiens des années 1960, le groupe fait une grande boucle qui traverse tous les rythmes de la diaspora afro-latine. Ils sont les locos de l’étape, et ne pouvaient décidément pas rater cette nuit de rythmes endiablés.