Un indice se cachait à la toute fin de la réédition, version “halloween”, de son sublime deuxième album Les Failles. Une longue incantation de “magie bleue”, signée en collaboration avec Flavien Berger, donnait le ton de ce que serait la suite. Quelques années plus tard, notre sorcière Caluirarde préférée dévoile un majestueux troisième opus, irrigué par cette rencontre avec le musicien psyché-électro pop, dans lequel elle s’attache à consoler les grandes femmes de sa vie, à commencer par la petite fille qu’elle était. Il faut pour cela traverser le monde des esprits et des rêves – celui-là même que ses insomnies lui interdisaient il y a encore quelques années ; souvenez-vous comme elle jalousait “Ceux qui rêvent”. Mais telleune Chihiro de Miyazaki, l’hypersensible hyperfolkeuse trouve sur son chemin les alliés qui vont lui donner le courage de poursuivre son voyage, et plus globalement, de mener la bataille de sa vie. Un vibrant hommage à l’écrivaine québécoise Nelly Arcan, une déclaration d’amour à Barbara… On laisse parfois échapper une larme, mais avec Pomme on le sait, on ne sera pas jugé de ne pas s’être retenu. Dans l’écrin majestueux du Grand théâtre et accompagnée d’un orchestre, cette séance de consolation collective devrait être encore plus féérique. C'est avec la voix douce et subtile de Ghostly Kisses que s'ouvrira la soirée, dans une pop sensuelle qui dessine le spectre d'une nostalgie éthérée.
POMME
GHOSTLY KISSES